Diversifier son épargne sans prendre trop de risques

Ana et Carlos M. ont constitué prudemment leur patrimoine. Aujourd’hui, ils se demandent si le moment n’est pas propice pour investir en Bourse et diversifier leurs placements en prévision de la retraite.



Le cas en détails
> Ana, 53 ans, et son mari Carlos, 56 ans, sont propriétaires de leur résidence principale et d’une résidence secondaire au Portugal.
> Le couple dispose de liquidités et de revenus confortables.
> Le dernier de leurs trois enfants est sur le point de terminer ses études supérieurs et d’entrer sur le marché du travail.



Ana et Carlos M. disposent de :
- une résidence principale en Ile de Fra et une résidence secondaire au Portugal
- deux livrets ayant atteints respectivement les seuils de 60 000 euros et 30 000 euros
- deux contrats d’assurance vie en euros, l’un de 130 000 euros, l’autre de 70 000 euros, arrivés à échéance*
- 110 000 euros de revenus annuels

La bourse : une opportunité à prendre en compte
Sachant qu’ils disposeront bientôt de liquidités supplémentaires (la charge financière de l’éducation de leurs enfants prenant fin cette année), ils envisagent d’investir une partie de leur épargne sur des placements diversifiés, en perspective de leur retraite. Carlos souhaite qu’ils lui offrent des perspectives de gains plus importants tout en restant raisonnable en termes de risques. Elodie Weber, chargé d’affaires Gestion Privée à la Banque BCP sur le secteur de Vigneux, leur conseille de se tourner vers la Bourse. « Même s’il est impossible de prédire l’évolution des cours dans les mois à venir, il est important de souligner que la santé des entreprises s’est nettement améliorée depuis 2010 et que les perspectives de croissance en Europe sont aujourd’hui plus favorables » explique Sandrine Vincelot-Guiet, Directeur Multigestion et sélection OPCVM, 1818 Gestion.

Le couple étant cependant peu familier et a priori peu rassuré par cet univers, quelques questions préalables s’imposent :
- Quel pourcentage sont-ils prêts à risquer : 5, 10, 20, 30 % ?
Ils s’accordent sur la somme de 50 000 euros, soit un peu plus de 17 % de leur épargne.
- Quel niveau de risque sont-ils prêts à prendre ?
Optant pour un risque moyen, Elodie Weber leur suggère deux solutions.

>> Réorienter les fonds de son assurance vie
Ils peuvent d’abord réorienter une partie des fonds en euros d’une de leurs assurances vie vers des fonds en unités de compte, qui permettent d’investir, à travers des placements financiers, sur différentes classes d’actifs (comme les actions, les matières premières…). Grâce à l’amendement Fourgous, ils pourront en effet, sans en perdre l’antériorité fiscale, transformer un contrat monosupport en un contrat multisupports**.
>> Déléguer la gestion d’un compte titres ou d’un PEA à des professionnels
Le couple peut aussi opter pour un compte titres ou un PEA (Plan d’épargne en actions) dont les arbitrages seraient confiés à des professionnels par le biais d’un mandat de gestion. Cela leur permettra de bénéficier d’une plus grande réactivité par rapport à la volatilité des cours. Comme le souligne Sandrine Vincelot-Guiet « Carlos M. n’étant pas familier avec la Bourse, il est judicieux de lui recommander un mandat de gestion avec un profil Vitalité, qui implique entre 50 et 80 % d’actions et un engagement sur le moyen-long terme (au moins sept ans). Il est ainsi possible d’investir le portefeuille en titres vifs et/ou en OPCVM, avec différents niveaux de risques. Les mandats sont gérés par des professionnels qui se chargent de sélectionner les valeurs et les fonds auprès des meilleurs gérants français ou internationaux et d’investir sur différents secteurs géographiques et industriels, en fonction du contexte des marchés et des perspectives d’évolution ».

Toutefois, pour déterminer la meilleure réorientation possible de ces 50 000 euros, une analyse plus complète de leur situation fiscale et de leurs objectifs sera nécessaire. Ce montant sera d’ailleurs complété chaque mois par des versements de 2 000 euros, équivalents à ce que leur coûtait le financement des études de leur dernier fils.


*A l’échéance de son contrat, le client peut proroger ce contrat, récupérer ses capitaux, ou solliciter le versement d’une rente.
**Les montants investis sur des unités de compte sont soumis à des fluctuations à la hausse ou à la baisse.